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Maître Jean PARIES nous a quitté.
Voici quelques mots sur la vie de Maître Jean PARIES . Jean PARIES est né le 25 mai 1930 à Hagetmau. Il aurait eu 82 ans dans 2 semaines. Sa jeune adolescence n’as pas été simple, son père étant en captivité, sa mère l’élève seule. Pour l’occuper, elle le place dans une école de gymnastique acrobatique. Quelques années plus tard, cet hyper actif se tourne vers la lutte pour assouvir sa soif d’en découdre, mais cela, dans les règles de l’art, il a alors 14 ans. Ses qualités physiques rapidement mises en avant, il est sélectionné pour le niveau national. Il a 17 ans, quand il entend parler de l’arrivée en France d’un nouvel art martial développé par la police. C’est alors qu’il rencontre Maître André NOCQUET. Nous sommes peu après la seconde guerre mondiale, et son métier de forgeron développe ses capacités physiques qui lui permettent de se faire remarquer au cours des compétitions DE JUDO. Le service militaire débuté dans la marine à Hourtin, (il est ceinture marron et assistant de Mr NOCQUET) lui permet de choisir son affectation militaire. Il choisit Paris, au quartier général de la marine, pour pouvoir exercer sa passion, celle du Judo. C’est à partir de là qu’il fréquente les illustres japonais appelés en France par la Fédération française pour développer le Judo. Il s’agit tout d’abord de Maître KAWAISHI, mais aussi de Maître AWAZU qui était un excellent compétiteur. Son séjour à Paris lui permet aussi de découvrir l’Aïkido (dont il est ceinture noire 2ème dan) auprès de Maître MOSHISUKI Minoru de passage en France. Grâce au soutien de son enseignant de l’époque, Jean PARIES apprend l’Aïkido, et profite de ses permissions à Bordeaux pour retransmettre ses nouvelles connaissances à celui qui deviendra par la suite l’un des grands experts français de l’Aïkido, Mr André NOQUET. De retour à Bordeaux et CN 2°dan de judo, il fait alors la connaissance de celui qui deviendra réellement son maître, avec un grand M, il s’agit de Maître MICHIGAMI Haku, arrivé en France en 1953 à l’occasion de divers stages de formation demandés par la fédération française auprès du Japon. Jean PARIES et ses amis de la police (DESTRUHAUT, BROQUEDIS…) uniront les deux gros clubs bordelais (judo club burdigala et judo club de bordeaux) pour fonder le Judo Club Bordelais sous la direction de Maître Haku Michigami. Il pratique en même temps l’Aïkido, dont il sera nommé Ceinture Noire par Maître Tadashi Abé, en présence de Maître Kawaishi, en même temps que Messieurs André NOCQUET, BUY VAN PHONG et BUY VAN TIEN. Ils sont les 4 premières ceintures noires d’aïkido d’Europe. Après plusieurs titres de champion de Guyenne et de sélections pour les championnats de France, ses qualités de compétiteur seront totalement reconnues quand, à l’âge de 36 ans, en 1966, il termine 1er ex æquo avec son ami Bernard SUDRE, du championnat d’Europe organisé par le Collège des Ceintures Noires. CN N° 300, (il y en a aujourd’hui +/- 140.000, dont 40.000 actifs), il fait partie des pionniers du Judo Français. Toujours à la pointe de la lutte pour développer un judo maintenant l’ensemble des valeurs traditionnelles perpétuées par son Maître Haku Michigami au travers des principes du « shin-ghi-taï » (l’Esprit à tout pouvoir sur le Corps qui se développe en travaillant la Technique), il a longtemps été l’un des « poil à gratter » de la fédération qui ne voyait le judo que par son aspect sportif, et beaucoup moins par son aspect éducatif de l’âme humaine. Passant outre la fédération, il continu sur la voie que lui a tracé son maître, et obtient ses grades à la force de son caractère. - 3ème dan en 1955 - 4ème dan en 1959 - 5ème dan en 1967 - 6ème dan en 1975 - 7ème dan en 1985 Les luttes internes au judo français dans les années 70/80 aboutissent à l’absorption, puis, disparition du « Collège des ceintures Noires » (dont il était président en Gironde), mais permettent aussi l’apparition officielle du « code moral » et de son épitaphe « Entraide et prospérité mutuelle ». Cette évolution culturelle et la création par la fédération de différentes commissions, permettent à Jean PARIES d’intégrer la « Commission nationale du Fair Play » dont l’objectif est le développement de l’éthique. Cette nomination à la « Commission Nationale » est pour Jean PARIES un début de reconnaissance du travail accompli. Après 23 ans dans le grade de 7ème Dan, sa nomination en 2008 au grade de 8ème Dan vient consacrer son acharnement, et reconnaître sa voie au service du développement du Judo français, respectueux des traditions et de son code moral. Il nous disait souvent « Le but du judo est l’élévation de la capacité humaine, tant sur le plan mental que sur le plan sportif », et citait régulièrement la maxime de Maître Jigoro Kano « Ce n’est que par l’entraide et les concessions mutuelles, qu’un organisme groupant les individus en nombre grand ou petit, peut trouver sa pleine harmonie et réaliser des progrès sérieux ». Je citerai pour terminer ce qu’il disait au jury d’examen lors de son passage de grade pour le 7ème dan : « La recherche de l’efficacité maximum avec un minimum d’effort, donne la perception des difficultés et exige une grande souplesse d’esprit. L’ensemble procure la Maîtrise de Soi. Cette connaissance permet une entraide mutuelle, avec les facteurs qu’elle comporte : le Respect, la Confiance, l’Amitié. La transposition de ces principes à la Vie Sociale permet l’élévation de l’Homme. Pour cela, il faut un esprit loyal, sincère, savoir être à l’écoute et vouloir s’élever en se rendant meilleur. » Pour conclure, il nous aurait dit « soyez heureux ». Ne l’oubliez pas Merci à tous Joseph Torguet 12/05/2012 Vous pourrez retrouver des photos de Maître Jean PARIES dans la galerie photos.

Photos associées : Maître Jean PARIES 8eme DAN


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